Ex-otage en Syrie, Mgr Jacques Mourad s'exprime sur sa détention
"Je peux témoigner que la prière est la seule chose qui a donné un sens à ma détention, à ma vie de tous les jours."
Mgr Jacques Mourad est archevêque syriaque catholique de Homs, en Syrie. En 2015, il a été enlevé par les djihadistes de l’État islamique qui l'ont détenu pendant cinq mois. Pour Vatican News, il revient sur cette période où il s'est approché du martyr. Jacques Mourad commence par se rappeler de l'ultimatum qui lui avait été lancé par l'un de ses ravisseurs, "convertis-toi ou l'on te coupe la tête".
L'archevêque a dû choisir entre le fait de continuer de "porter la Croix jusqu’à la mort avec le Christ", ou celui de renoncer. Il a alors choisi de garder sa confiance en Dieu, et, se souvient-il, elle l’a "libéré de toutes les peurs".
Jacques Mourad se rappelle encore comment ses prières transformaient la peur "en courage". Comme il le disait déjà en 2016, l'archevêque confirme l'importance de la prière, "Je peux témoigner que la prière est la seule chose qui a donné un sens à ma détention, à ma vie de tous les jours."
Alors qu'il est en détention, c'est aussi une phrase d'un de ses tortionnaires qui le bouleverse.
"Quand je lui ai demandé 'pourquoi l'on est prisonnier ?', 'qu'est-ce qu’on a fait de mal pour être prisonnier?', le chef islamiste a répondu 'Prenez ce temps comme un temps de retraite'. Sa réponse a bouleversé le reste de mon existence."
Au bout de 5 mois de détention, il parvient à s'enfuir avec l'aide de musulmans. "Dieu voulait me sauver dans ce monde", affirme-t-il, "pour que je continue à servir et pour témoigner d'un principe évangélique important: si tu veux la paix, commence par ouvrir ton cœur".
Mais il affirme encore que cette période aux mains des djihadistes de l’État islamique fut "le temps le plus généreux dans [s]a vie spirituelle".
M.C.
